jeudi 27 mars 2008

L'Auberge du bout du monde

L'Auberge du bout du monde de Patrick Prugne et Tiburce Oger chez Casterman (mon édition : l'intégrale, chez France Loisirs)

L'écrivain Saint Preux est en voyage, en quête d'un lieu calme où il pourrait retrouver son inspiration fuyante. Il s'arrête dans une petite auberge sur la côte Bretonne. Il va y rencontrer de drôles de petites créatures. L'aubergiste, souffrant, va alors lui conter une histoire incroyable.

Soixante ans auparavant, une jeune fille et un jeune homme traînent sur la côte, toujours ensemble. Et puis, un jour la fille rentre avec sa mère par un passage dans les rochers. Elles sont attaquées, la mère sera retrouvée morte, la fille aura disparue.
Le temps passe P'tit Yann n'oublie pas son Iréna mais s'engage dans la marine. Le père d'Iréna survit tant bien que mal à ce drame. Iréna réapparaît, 10 ans après. Mais elle n'est plus tout à fait la même : étranges pouvoirs de guérison, elle ne parle pas. Une épidémie étrange va frapper le village et seule Iréna pourra le sauver...

Très bonne BD bien que le format de cette édition intégrale fait que l'écriture est assez petite et donc le confort de lecture pas au plus haut niveau. Les dessins et les couleurs s'accordent parfaitement à l'atmosphère de l'histoire. J'aime beaucoup d'ailleurs cette histoire où le fantastique et l'incroyable font irruption dans le réel, par petite touche. Album qui devrait plaire à tous les mordus de Bretagne, de légendes celtiques et autres mystères de sorcellerie.

samedi 22 mars 2008

Frères de sang

Frères de sang de Mikaël Ollivier chez J'ai lu jeunesse

Du jour au lendemain Brice, le frère de Martin, se retrouve en prison, accusé de cinq abominables meurtres. Pourtant, la vie des deux frères ne suppose pas qu'ils "tournent" ainsi: grande et riche maison, dans un quartier sécurisé, parents aisés, ils sont aimés de leur famille, ont des amis, etc. La vie de Martin va basculer avec les on-dit. Mais Martin sait que son frère est innocent, malgré les preuves accablantes (vidéos, corps dans le jardin, etc.) et il va le prouver, menant son enquête à l'écart de la Police.

Ce livre policier s'adresse à des plus de 12 ans et est assez vite lu.
Très bien écrit, les mots ont été trouvés pour décrire les sentiments des personnages, leurs impressions, leur état psychologique, etc. Et surtout, est-ce positif ou négatif, pour ma part j'ai apprécié, le jeune homme base son enquête sur la fiction : c'est comme dans les films. Et l'écriture se calque sur le héros : c'est comme dans les films.

mercredi 19 mars 2008

Le Treizième conte

Le Treizième conte de Diane Setterfield chez Plon (mon édition: France Loisirs)

Une histoire de fantôme, de jumelles, de manoir...
C'est l'histoire d'une jeune femme qui partage son temps entre la librairie de livres anciens de son père et l'écriture de biographies. C'est l'histoire de cette jeune femme, que la découverte d'un secret de famille a éloigné de sa mère. Margaret Léa.

Un jour, elle reçoit une lettre étrange de la part d'une femme tout aussi étrange, Vida Winter. Mais Vida Winter n'est pas n'importe qui, elle est l'auteur de best-sellers, connue et adorée de beaucoup. D'ailleurs, toutes personnes l'ayant interrogée sur sa vie et son passé se sont heurtées à des histoires abracabrantesques et surtout différentes à chaque fois.
Margaret va accepter la demande de l'auteur : mettre par écrit sa vie, son véritable passé ; elle va l'écouter pendant de longs mois ; elle va enquêter sur ce passé étrange. Elles finiront par se vouer une réelle affection. La vieille dame lui révèlera, par un courrier à ouvrir après sa mort, le treizième conte, titre éponyme d'un étrange recueil de douze nouvelles. Et finalement, la vraie vie de Vida Winter était aussi passionnante et fantasque que peuvent l'être ses romans.


Note positive pour ce livre à mi-chemin entre le fantastique et le roman d'investigation. L'essence de ce roman tient dans le défi de Margaret à écouter et retranscrire la vie de Vida doublé de sa quête personnelle : rencontrer sa jumelle (siamoise), morte à leur naissance.

lundi 3 mars 2008

Le Bois des Vierges

e Bois des vierges de Jean Dufaux et de Béatrice Tillier (Tome 1) aux éditions Robert Laffont

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.com


Une drôle d'alliance. Une drôle d'histoire même...
Dans une époque moyenâgeuse, trois "races" cohabitent ou plutôt se font la guerre. D'un côté les Hommes, assez arrogants. Ensuite les Bêtes de Haute taille, conduitent par les Loups: marchant comme les hommes, montant à cheval, maniant l'épée... en tout points semblables si ce n'est "poils et peau". Enfin, les bêtes de basse taille, renards, belettes et autres, méprisées par beaucoup.

Aube est une jeune femme, et son mariage avec un seigneur loup doit être le symbole d'un pacte, une union entre les deux peuples. Mais pour Aube comme pour son frère, cette alliance ne peut faire naître qu'un monstre. En tuant son époux, elle rompt le voeu de paix. Elle trouvera refuge dans le Bois des vierges (où seules les vierges peuvent survivre) en laissant derrière elle la guerre qu'elle a déclenchée.

Les Bêtes de Haute taille tenteront de s'allier aux bêtes de basse taille afin de défaire les Hommes, trop bien armés. Les Hommes feront appel au père de Aube, banni pour la faute de sa fille et surtout à ses connaissances, tel Clam, le tueur de loup, pour défaire les troupes des bêtes, trop nombreuses...





Robert Laffont n'est pas un éditeur spécialiste de BD mais il faut avouer que cet ouvrage est d'une belle qualité.

Tout d'abord, je le trouve original : les Bêtes, bien que se comportant comme des hommes, restent des bêtes, elles gardent tout leur instinct de chasse, de sang, les liens qui les lient les unes aux autres... le dessin en lui-même fait ressentir que ces personnages, debout ou à cheval, en bel habit, ne sont que des loups, vivant en clan. Le parallèle entre hommes et bêtes est clairement appuyé et fait que les ressemblances témoignent de leurs différences.

Ensuite les couleurs. C'est ce que je trouve de plus réussi dans cet album, l'ambiance et la couleur: du vert de la couverture aux verts des ombres des chambres, du rouge envahissant des batailles et du feu, à la chaude atmosphère des chaumières, du gris et des marrons des fourrures aux blancs et gris de la neige, les coloris semblent se répondre, se faire échos et rythment les images.

Le seul petit bémol: la BD est un genre de lecture "rapide", à moins de s'attarder sur les cases, les pages défilent. Et le récit avance, rapidement. Trop pour cet opus: malgré ses 55 pages, l'on a l'impression que l'histoire a peu avancé... on en demande encore!

Ce qui finalement est plutôt bon signe.


D'après l'interview de Béatrice Tillier dans la revue [dBD] du mois de Mars, il doit y avoir trois tomes du Bois des Vierges... attendons donc la suite.