e Bois des vierges de Jean Dufaux et de Béatrice Tillier (Tome 1) aux éditions Robert Laffont
Une drôle d'alliance. Une drôle d'histoire même...
Dans une époque moyenâgeuse, trois "races" cohabitent ou plutôt se font la guerre. D'un côté les Hommes, assez arrogants. Ensuite les Bêtes de Haute taille, conduitent par les Loups: marchant comme les hommes, montant à cheval, maniant l'épée... en tout points semblables si ce n'est "poils et peau". Enfin, les bêtes de basse taille, renards, belettes et autres, méprisées par beaucoup.
Aube est une jeune femme, et son mariage avec un seigneur loup doit être le symbole d'un pacte, une union entre les deux peuples. Mais pour Aube comme pour son frère, cette alliance ne peut faire naître qu'un monstre. En tuant son époux, elle rompt le voeu de paix. Elle trouvera refuge dans le Bois des vierges (où seules les vierges peuvent survivre) en laissant derrière elle la guerre qu'elle a déclenchée.
Les Bêtes de Haute taille tenteront de s'allier aux bêtes de basse taille afin de défaire les Hommes, trop bien armés. Les Hommes feront appel au père de Aube, banni pour la faute de sa fille et surtout à ses connaissances, tel Clam, le tueur de loup, pour défaire les troupes des bêtes, trop nombreuses...
Robert Laffont n'est pas un éditeur spécialiste de BD mais il faut avouer que cet ouvrage est d'une belle qualité.
Tout d'abord, je le trouve original : les Bêtes, bien que se comportant comme des hommes, restent des bêtes, elles gardent tout leur instinct de chasse, de sang, les liens qui les lient les unes aux autres... le dessin en lui-même fait ressentir que ces personnages, debout ou à cheval, en bel habit, ne sont que des loups, vivant en clan. Le parallèle entre hommes et bêtes est clairement appuyé et fait que les ressemblances témoignent de leurs différences.
Ensuite les couleurs. C'est ce que je trouve de plus réussi dans cet album, l'ambiance et la couleur: du vert de la couverture aux verts des ombres des chambres, du rouge envahissant des batailles et du feu, à la chaude atmosphère des chaumières, du gris et des marrons des fourrures aux blancs et gris de la neige, les coloris semblent se répondre, se faire échos et rythment les images.
Le seul petit bémol: la BD est un genre de lecture "rapide", à moins de s'attarder sur les cases, les pages défilent. Et le récit avance, rapidement. Trop pour cet opus: malgré ses 55 pages, l'on a l'impression que l'histoire a peu avancé... on en demande encore!
Ce qui finalement est plutôt bon signe.
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