lundi 17 décembre 2007

Promenade

Petit texte inspiré justement par la Rançon des ténèbres et comportant des extraits de L'eau et le ciel la chanson de RoBERT (album: Celle qui tue)



Chemin qui serpente. Elle est assise. Elle semble attendre, la tête penchée, perdue dans ses pensées ; celles d’une autre vie. Le chemin est envahi par les herbes. Ses pas n’ont laissé aucune trace. Depuis combien de temps est-elle là ? Promeneuse du dimanche ? Fugueuse d’un amour blessé ? Sa peau est grise. Quel cœur a brûlé ses ailes ? Immobile. Assise sur la pierre. Au soleil avec les lézards. Dans la lourdeur de cet après-midi d’été, où un orage se prépare. Chaleur étouffante ; elle serait mieux à l’ombre sur une terrasse avec ses amis.
Une mélopée s’élève. Elle chante.

L’eau et le ciel, je m’y promène
J’y danse même, oiseau sirène…

Un portail grince. Un homme s’approche. Sombre comme une ombre qui bientôt l’enveloppera. Face à elle, il la contemple. Immobilité éternelle. Une larme s’échappe, perdu dans ses pensées ; celles d’instants meilleurs. Ses pas ont écrasés l’herbe du sentier. Visite à son amour perdu. Un cœur aux ailes brûlées. D’un revers de sa main il enlève les feuilles mortes. Ses paroles sont douces. Il dépose des fleurs à ses pieds. Et un poignard maculé. Elles faneront si le gel ne les condamne pas. Vent vif et froid qui glace les larmes. La statue de pierre ne lui répondra pas.
En partant il fredonne.

Pardonne moi pour cet adieu
De ta fenêtre la nuit tu peux, me voir un peu…

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