mardi 22 janvier 2008

La Mécanique du Coeur


La Mécanique du coeur de Mathias Malzieu aux éditions Flammarion


Il y a peu de temps, je me baladais en librairie quand une couverture a attirée mon regard. Première pensée: Tim Burton aurait-il écrit un roman? Après tout ce n'était pas si bête, il y a bien déjà La Triste Fin du petit Enfant Huître et Autres histoires donc... et puis une couverture comme celle-ci, noire, grise et blanche, avec des étoiles et des personnages comme des pantins. Mais ce n'était pas un Tim Burton, c'était Mathias Malzieu. Quelques temps plus tard je cédais à la tentation et achetais cette merveille.
Je ne savais pas grand chose alors. Ni que l'auteur était le chanteur du groupe Dionysos (que je ne connais que de nom d'ailleurs, mais vais aller voir ce qu'ils chantent), ni qu'Olivia Ruiz, chanteuse que j'apprécie, était mêlée à cette affaire.

Outre la couverture, l'histoire m'a fait penser à du Burton: un petit garçon, qui s'appelle... Jack (encore un!) un pays froid (l'Ecosse), une atmosphère étrange... C'était un nouveau Sleepy hollow ou un Edward aux mains d'argent... Et puis, il me semble bien avoir vu une critique de l'ouvrage dire qu'il y avait bien une ressemblance à Burton... Donc je cédais.




La Mécanique du coeur est un ouvrage plutôt universel: derrière une histoire rocambolesque, des petites leçons de vie sur l'amour et la mort, la fragilité des êtres, leur inconstance, leurs sentiments, le temps qui passe.
Pour ceux qui ne l'ont pas lu c'est l'histoire de Jack, un petit garçon au coeur défaillant. Madeleine, une vieille femme que l'on prend pour une sorcière, sage-femme des prostituées, le recueille et greffe sur son coeur une horloge. Jack va entreprendre un long voyage, l'aventure de sa vie, pour retrouver une petite chanteuse entrevue alors qu'il avait 10 ans. Leurs différences, leurs particularités vont tour à tour les rapprocher puis les éloigner.
C'est un conte et je ne trouve pas sa fin particulièrement heureuse mais plutôt très mélancolique. C'est cependant un beau conte, où le prince charmant est un petit bonhomme, peu sûr de lui, tout en fragilité et très rêveur comme le paraissent rarement les princes, les hommes. C'est un peu ce que devient, je pense, l'homme moderne, en prenant conscience de sa fragilité et de sa maladresse. Aussi en commençant à comprendre, comme le héros, que lorsqu'il s'agit d'amour, faire de son mieux n'est pas suffisant, qu'il faut d'abord comprendre l'autre en se mettant réellement à sa place, faire disparaître toute trace d'égoïsme... et que lorsqu'une catastrophe est amorcée, plus rien ne peut lui faire faire demi-tour. Ce que j'appelle l'amour absolu et qui est impossible à attraper: faire disparaître toute trace d'égoïsme, ne pas aimer pour être aimé mais simplement pour donner ("sans rien attendre en retour" si ça vous rappelle une chanson.)

" Ton coeur n'est qu'une prothèse, il est plus fragile qu'un coeur normal et ce sera toujours ainsi. Les émotions ne sont pas aussi bien filtrées par les mécanismes de l'horloge qu'elles le seraient par les tissus. Il faut vraiment que tu sois très prudent. Ce qui s'est passé en ville quand tu as vu cette petite chanteuse confirme ce que je craignais: l'amour est trop dangereux pour toi."

jeudi 10 janvier 2008

Club lecture

Alors, j'ai bien l'impression que vous n'êtes pas nombreux à visiter ce blog. Cependant, qui serait intéressé par un club lecture virtuel, via mail? J'attend avec impatience vos réponses! Soyez nombreux!

lundi 7 janvier 2008

Harry Potter

Ah et bien! J'ai presque failli oublier de vous en parler!

Comme beaucoup de monde, voilà maintenant 10 ans, j'entendais parler d'un certain sorcier qui attirait les foules en librairie. Mais à l'époque je n'étais pas aussi mordue de livre... j'avais 13 ans et la vie c'était le collège... et le collège. Et puis, ma chère maman, qui aime les livres mais n'a jamais le temps d'en lire un seul, nous a offert, à mon frère et moi, les trois premier tomes, version poche (c'était donc quelques années plus tard puisque il y a bien un an entre la sortie d'un livre et sa sortie en poche.) Alors moi aussi je me suis laissée embarquer.

Histoire assez originale... si on n'a pas lu L'île des sorciers de Anthony Horrowitz... car lui n'a pas eu la notoriété et n'a pas fait le tapage d'un Harry Potter. Cette histoire en 2 tomes, antérieure à celle de J. K. Rowling lui ressemble fortement et est certainement aussi bonne (quoi que beaucoup plus courte) mais peut paraître médiocre, par le simple fait qu'elle n'a pas eu la même notoriété. Ce cher Horrowitz devait être en avance sur son temps.

Car en effet, je pense que si les aventures du jeune fou à lunettes ont fait un tabac, c'est à cause de "l'air du temps". Les premiers tomes sortent en 98, cette fin de siècle qui ne déroge pas à la règle et a fait naître, chez plusieurs générations, notamment littéraire et artistique, ce fameux Spleen à la Baudelaire. Et quoi de mieux pour y échapper que de se plonger dans un univers féerique? Féerique mais pas sans danger. De quoi s'évader en donnant des frissons. Et un goût de réalité très bien géré. Le début de l'histoire est somme toute banale: Harry est un petit garçon orphelin, recueilli par son oncle et sa tante, tout deux pas très sympathiques... l'histoire ne pouvait paraître plus réelle. Et puis tout à coup débarquent un semi-géant, un quai de gare invisible, une moto volante, etc. Et qu'est-ce qui attire les plus jeunes alors? Je ne sais pas trop mais Harry est quand même l'idole rêvée de nos cadets: un pauvre orphelin qui se révèle être un garçon exceptionnel, grand sorcier, bagarre de magie, supers copains... et pour nos ados, romance en vue. Goldorak et son monde impossible de robot peut retourner au vestiaire!

Je reconnais que je suis vraiment tombée dedans. A fond. Cependant je ne suis pas pleinement satisfaite de la tournure qu'a pu prendre l'histoire. Le fait qu'elle paraisse en plusieurs tomes fait certes que l'on évolue avec elle... le premier tome, explicitement pour les enfants (si si, relisez-le) et puis Harry grandit, l'histoire se fait plus longue, plus complexe (mon dieu cette histoire de retourneur de temps! Combien de personnes m'ont demandé de leur expliquer!) et plus sombre. Et l'on aurait pu présager une fin grandiose. Comme l'on dit dans certains milieux littéraires un peu dédaigneux, c'est du Disney. Je n'ai absolument rien contre les histoires de Disney, c'est une autre féerie... mais pourquoi (si vous n'avez pas lu le dernier tome, ne lisez pas la fin de l'article) pourquoi donc nous avoir donné une fin "et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants"!?? Le côté un peu trop angélique du héros ("c'est moi le gentil Potter et toi t'es le méchant Voldemort, et j'ai même pas peur") était pourtant bien balancé par l'ambiguïté d'autres personnages comme Black et sa folie, Rogue et son rôle d'espion ou encore les Malefoy, des méchants qui sont plus bêtes que méchants. Mais J. K. Rowling nous balance une fin un peu Chamallow... Rogue n'a pas une fin grandiose, il se fait juste attaquer par un serpent énorme et ne fuit pas parce qu'il est bloqué par la peur (Rogue avoir peur? C'est une blague?!) Evidemment Neville Longdubat rachète toute sa maladresse en tuant le serpent (Neville venge Rogue alors qu'il avait si peur de lui.) Et bien sûr, ce brave petit héros est sauvé (et puis, il sauve tout le monde) et aucun des trois personnages principaux ne meurent. Ron finit de manière très prévisible avec Hermione et Harry avec Ginny. Les très mauvaises langues pourront en faire un remake des Feux de l'amour! Et puis, le si terrible seigneur des ténèbres fini aussi bêtement? Et c'est quoi cette histoire de ternir l'image de Dumbledore qui aurait pu tenir un rôle bien reconnaissable en fantasy, celui du très vieux, très sage mais vulnérable mage? Il aurait pu être un Gandalf... je crois qu'à force de vouloir éviter des personnages manichéens, l'auteur en a trop fait.

J'ai l'air comme ça de taper énormément sur le dernier tome. Pourtant il est en soi pas mauvais, il tient en haleine et on ne peut pas s'arrêter avant de "savoir". Il est simplement terni par cette fin qui explique toute l'aventure sans réellement la clôturer et nous laisse sur notre faim. On en voudrait encore. Cela restera quand même une saga formidable soutenue si besoin est par des films assez différents les uns des autres mais au casting on ne peut plus extraordinaire.
Harry Potter, LA saga de la fin de siècle. Quand même.